Guerre Israël-Hamas Comment Joe Biden s’est enferré dans le piège de Gaza

Joe Biden à la Maison Blanche le 2 mai, à propos des manifestations étudiantes pour le cessez-le-feu à Gaza. EVAN VUCCI/AP/SIPA

Analyse Au bout de sept mois de conflit et alors que de nouvelles négociations pour une trêve s’enlisent, le président américain semble tombé dans un bourbier qui menace de lui coûter sa réélection en novembre.

Par Sarah Halifa-Legrand (correspondante à Washington)

Publié le 9 mai 2024 à 18h30, mis à jour le 13 mai 2024 à 11h53

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Il a été le premier à dire non à Joe Biden. Le 17 octobre, Josh Paul, directeur au Bureau des Affaires politico-militaires, l’entité du département d’Etat américain responsable du transfert d’armes à ses partenaires, annonçait avec fracas sa démission. Dans sa lettre, il tirait à boulets rouges sur le soutien inconditionnel du président américain à la riposte sanglante d’Israël contre le Hamas : « Une réaction impulsive fondée sur le biais de confirmation, la commodité politique, la faillite intellectuelle et l’inertie bureaucratique. » Sept mois plus tard, il n’en revient pas « qu’il ait fallu plus de 200 jours et des milliers de morts pour que l’administration Biden se décide à suspendre la livraison de bombes à l’armée israélienne » . Sept mois pendant lesquels le vieux parrain d’Amérique a soutenu son protégé israélien dans sa funeste fuite en avant sans entendre la colère qui grondait.

Début mai, 88 parlementaires démocrates avaient exhorté une nouvelle fois la Maison-Blanche à interrompre ses ventes d’armes à Israël, tandis que les étudiants occupaient leurs campus dans tout le pays. Même son épouse Jill l’avait supplié : « Stop it, stop it now Joe. » Joe Biden restait sourd. Jusqu’à ce qu’il tape du poing sur la table. Pour la première fois, il vient de suspendre la livraison de 3 500 bombes et de menacer sur CNN d’arrêter d…