La Française Justine Triet reçoit la Palme d’or : découvrez le palmarès complet du 76e festival de Cannes

Ruben Östlund et son jury ont sacré la réalisatrice française Justine Triet pour son film « Anatomie d’une chute ». Il s’agit de la troisième Palme d’or attribuée à une femme. Découvrez l’intégralité du palmarès de l’édition 2023 du festival de Cannes

La réalisatrice Justine Triet, Palme d’or pour "Anatomie d'une Chute"

La réalisatrice Justine Triet, Palme d’or pour "Anatomie d'une Chute" PATRICIA DE MELO MOREIRA / AFP

Ils étaient 21 au départ et un seul a décroché le graal doré. Le jury, présidé par Ruben Östlund, a passé la journée de samedi 27 mai à départager les films en compétition. Et c’est la Française Justine Triet pour son film « Anatomie d’une chute » qui s’est imposée au terme d’une compétition très ouverte.

Voici le palmarès du 76e festival de Cannes en intégralité.

Palme d’or : « Anatomie d’une chute »

Un film de Justine Triet avec Sandra Hüller, Milo Machado Graner, Swann Arlaud (2h30, en salle le 23 août).

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Un homme est retrouvé mort par son jeune fils aveugle, la mère est accusée. Pitch simple, long-métrage vertigineux. « Anatomie d’une chute » est un grand film de procès qui en rebat les codes à l’aune des complexités humaines. C’est le puissant portrait d’un couple d’artistes qui lutte contre sa décomposition, ses querelles d’ego et l’usure du temps. Et c’est un drame brillant sur le rapport entre la justice et nos vies intimes, l’ambiguïté de tout point de vue et l’impossible vérité face aux fictions probables. Bref, voilà une œuvre précieuse en ces temps d’idées toutes faites, de lynchages médiatiques et de violences faites aux rapports hommes-femmes. Ajoutez-y un bond en avant fou pour Justine Triet, talentueuse réalisatrice de « Victoria » et « Sibyl », dont la mise en scène tranchante et libre comme l’air tutoie les sommets. Et une actrice ahurissante, l’Allemande Sandra Hüller, puits de mystère, capable de mêler à la froide dureté d’Isabelle Huppert l’émotive détresse de Romy Schneider.

Le réalisateur britannique Jonathan Glazer récompensé par le Grand Prix pour

Le réalisateur britannique Jonathan Glazer récompensé par le Grand Prix pour "The Zone Of Interest" CHRISTOPHE SIMON / AFP

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Grand Prix : « The Zone of Interest »

Un film du réalisateur allemand Jonathan Glazer, avec Sandra Hüller, Christian Friedel, Ralph Herforth (1 h 45, prochainement en salle).

Un film sidérant durant sa première demi-heure, « The Zone of Interest » se prend les pieds dans son dispositif sur la durée. Sur un sujet pareil – Auschwitz vu à travers le quotidien familial d’un de ses bourreaux et de son épouse, l’horreur mitoyenne envahissant la bande-son, hors champ –, c’est gênant. Mais il offre toutefois une représentation inédite de la Shoah qui devrait rester dans les mémoires.

Le réalisateur britannique Jonathan Glazer récompensé par le Grand Prix pour

Le réalisateur britannique Jonathan Glazer récompensé par le Grand Prix pour "The Zone Of Interest" CHRISTOPHE SIMON / AFP

Prix de la mise en scène : Tran Anh Hung

Pour son film « La passion de Dodin Bouffant », avec Juliette Binoche, Benoît Magimel, Emmanuel Salinger (2h14, en salle le 8 novembre).

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Le réalisateur franco-vietnamien Tran Anh Hung

Le réalisateur franco-vietnamien Tran Anh Hung CHRISTOPHE SIMON / AFP

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Prix du jury : « Les Feuilles mortes »

Un film d’Aki Kaurismaki, avec Alma Pöysti, Jussi Vatanen, Janne Hyytiäinen (1h21, en salle le 20 septembre).

Le retour en forme, mais pas à jeun, du Chaplin finlandais a pour lui de dépeindre notre époque belliqueuse, confuse et déprimante comme aux premiers jours du septième art. Burlesque à froid, poésie pure, sentiments universels (seul l’amour – de l’autre et de soi-même – nous sauvera) : Aki Kaurismaki, avec son dix-huitième film, touche à l’essence des choses. Et du cinéma.

Prix du scénario : Sakamoto Yuji

Pour « Monster », du réalisateur japonais Hirokazu Kore-eda (2h06, date de sortie en salle encore inconnue)

Le réalisateur Kore-Eda Hirokazu remercie pour le prix du scénario attribué à Sakamoto Yuji pour le film « Monster »

Le réalisateur Kore-Eda Hirokazu remercie pour le prix du scénario attribué à Sakamoto Yuji pour le film « Monster » CHRISTOPHE SIMON / AFP

Prix d’interprétation féminine : Merve Dizdar

Pour son rôle dans « Les Herbes sèches » de Nuri Bilge Ceylan (3h17, en salle le 12 juillet).

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L’actrice turque Merve Dizdar

L’actrice turque Merve Dizdar CHRISTOPHE SIMON / AFP

Prix d’interprétation masculine : Koji Yakusho

Pour son rôle dans « Perfect Days » de Wim Wenders (2h03, en salle le 29 novembre).

Dans le très méditatif « Perfect Days » de Wim Wenders, ne fait presque rien mais il le fait bien. Il campe un employé municipal lecteur de Faulkner préposé au nettoyage des toilettes à Tokyo.

L’acteur japonais Koji Yakusho

L’acteur japonais Koji Yakusho CHRISTOPHE SIMON / AFP

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Caméra d’or : « L’Arbre aux papillons d’or »

Un film du réalisateur vietnamien Pham Thien An, présenté à la Quinzaine des cinéastes (date de sortie en salle encore inconnue).

Palme d’or des courts-métrages :

« 27 », de Flóra Anna Buda

Mention spéciale du jury : « Fàr », de Gunnur Martinsdotti SCHLÜTER

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Le réalisateur suédois Ruben Östlund, lui-même primé l’année précédente pour « Sans Filtre », avait promis en début de festival une « approche très démocratique » des débats. Il était entouré de huit jurés : la réalisatrice française Julia Ducournau (« Titane », Palme d’or 2021), l’actrice américaine Brie Larson, connue comme la super-héroïne Captain Marvel, l’écrivain afghan Atiq Rahimi, l’acteur américain Paul Dano, l’acteur français Denis Ménochet, la réalisatrice britannico- zambienne Rungano Nyoni, le réalisateur argentin Damian Szifron et l’actrice marocaine Maryam Touzani.

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