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Le prix Nobel de la paix 2022 attribué à l’ONG russe Memorial, au Centre pour les libertés civiles ukrainien et à l’opposant biélorusse Ales Bialiatski

En pleine guerre en Ukraine, le comité Nobel a choisi de décerner son prix à des critiques de Vladimir Poutine et son régime.

Le Monde avec AFP

Publié le 07 octobre 2022 à 11h15, modifié le 07 octobre 2022 à 13h56

Temps de Lecture 3 min.

Un prix en forme de critique de Vladimir Poutine et ses supplétifs. Le prix Nobel de la paix a récompensé, vendredi 7 octobre à Oslo, deux organisations non gouvernementales (ONG), la russe Memorial et l’ukrainienne Centre pour les libertés civiles, ainsi que l’opposant biélorusse Ales Bialiatski. Un prix hautement symbolique en pleine guerre en Ukraine.

Sa présidente, Berit Reiss-Andersen, a déclaré :

« Le comité Nobel norvégien souhaite honorer trois défenseurs remarquables des droits humains, de la démocratie et de la coexistence pacifique dans les trois pays voisins Biélorussie, Russie et Ukraine. »

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés En Ukraine, les ONG forcées de faire la paix avec les autorités

« Artisans de la paix »

Initiateur du mouvement démocratique qui a émergé en Biélorussie au milieu des années 1980, Ales Bialiatski, 60 ans, est un militant politique biélorusse actuellement incarcéré, connu pour son travail à la tête de Viasna, la principale organisation de défense des droits humains en Biélorussie. « Il a consacré sa vie à promouvoir la démocratie et le développement pacifique dans son pays d’origine », a souligné dans un communiqué le comité Nobel, qui a appelé la Biélorussie à libérer le militant emprisonné. « Nous espérons que cela se produira et qu’il viendra à Oslo pour recevoir le prix, a ajouté Mme Reiss-Andersen. Mais il y a des milliers de prisonniers politiques en Biélorussie et je crains peut-être que mon souhait ne soit pas très réaliste. »

Ales Bialiatski,  connu pour son travail à la tête du Centre des droits de l’homme Viasna, lors d’une audience à Minsk, le 2 novembre 2011.

Créée en 1987 par des militants des droits humains de l’ex-Union soviétique qui souhaitaient s’assurer que les victimes de l’oppression du régime communiste ne seraient jamais oubliées, Memorial, la plus ancienne ONG de défense des droits humains en Russie, a été dissoute en décembre par la justice russe, avec deux de ses branches.

Le Centre pour les libertés civiles, ONG ukrainienne, a été fondé en 2007, à Kiev, la capitale. « Le centre a pris position pour renforcer la société civile ukrainienne et faire pression sur les autorités pour faire de l’Ukraine une démocratie à part entière », a rappelé le comité Nobel.

Le président de la République française, Emmanuel Macron, a salué l’attribution du prix Nobel de la paix à « des défenseurs indéfectibles des droits humains en Europe ». « Artisans de la paix, ils savent pouvoir compter sur le soutien de la France », a-t-il tweeté à leur sujet.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a, de son côté, souligné que ces trois représentants ukrainien, russe et biélorusse « montrent le véritable pouvoir de la société civile dans la lutte pour la démocratie ».

Peu après que le Centre ukrainien pour les libertés civiles est devenue colauréat du Nobel de la paix, la présidence ukrainienne a affirmé que la population de l’Ukraine était un « artisan de la paix ».

La cheffe de l’opposition Svetlana Tsikhanovskaïa a, elle, déclaré sur Twitter que « le prix [était] une reconnaissance importante pour tous les Biélorusses combattant pour la liberté et la démocratie ».

343 noms étaient candidats

Cette année, 343 noms étaient candidats (251 individus et 92 organisations). La guerre en Ukraine et ses ravages dominant l’actualité internationale depuis le début de l’année, le comité Nobel pouvait difficilement en avoir fait abstraction. Etaient ainsi éligibles à ses yeux les opposants biélorusse Svetlana Tsikhanovskaïa et russe Alexeï Navalny, poils à gratter du Kremlin et d’un de ses très rares alliés dans le conflit, la Biélorussie.

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De même que la Cour internationale de justice (CIJ), siégeant à La Haye, qui avait ordonné en mars l’arrêt immédiat de l’offensive russe, voire le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), dans la mesure où les hostilités ont déplacé des millions de personnes.

Etaient aussi évoqués des acteurs qui documentent de présumés crimes de guerre, tels que la Cour pénale internationale (CPI), qui a également son siège à La Haye, ou le site d’investigation Bellingcat.

Écouter aussi Bellingcat : les enquêteurs nouvelle génération

Les chances du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui avait la préférence des bookmakers étaient, en revanche, considérées comme moindres tant que le voile de la guerre n’est pas levé.

D’autres observateurs du Nobel penchaient toutefois pour un prix allant à la cause climatique. Evoquée comme nobélisable depuis plusieurs années malgré son jeune âge (19 ans), l’adolescente suédoise Greta Thunberg aurait pu ainsi l’emporter avec, peut-être, son mouvement Fridays for Future, le naturaliste et journaliste britannique David Attenborough ou d’autres militants.

Le prix de la paix – le seul Nobel à être décerné à Oslo, les autres disciplines l’étant à Stockholm – avait couronné deux défenseurs de la liberté de la presse et de l’information l’an dernier, la journaliste philippine Maria Ressa et son confrère russe Dmitri Mouratov.

La saison des Nobel se terminera lundi avec le prix d’économie, ajouté en 1969 aux cinq traditionnels prix prévus dans le testament d’Alfred Nobel.

Les prix Nobel 2022

Le Monde avec AFP

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