Lognes : prof de vietnamien, elle lutte pour le maintien des langues rares au Bac

S’ils ne suivent pas cet enseignement dans leur lycée, les futurs candidats ne pourront plus passer la langue rare souhaitée à partir de 2021.

 Hoang Mai Nguyen, professeure de vietnamien au lycée Emily-Brontë de Lognes et professeure de français langue étrangère au lycée Jean de la Fontaine (Paris XVIe), a lancé une pétition pour « l’avenir des langues rares », dans le cadre de la réforme du bac.
Hoang Mai Nguyen, professeure de vietnamien au lycée Emily-Brontë de Lognes et professeure de français langue étrangère au lycée Jean de la Fontaine (Paris XVIe), a lancé une pétition pour « l’avenir des langues rares », dans le cadre de la réforme du bac. D.R.

    Hoang Mai Nguyen, professeure de vietnamien au lycée Emily-Brontë de Lognes et professeure de français langue étrangère au lycée Jean de la Fontaine (Paris XVIe), a lancé une pétition pour « l'avenir des langues rares », dans le cadre de la réforme du bac.

    L'enseignante et ses collègues se mobilisent pour permettre aux lycéens de passer la langue étrangère rare qu'ils souhaitent (hébreu, vietnamien, polonais, arabe, etc.) en candidat libre, au bac 2021, sans avoir à suivre forcément cet enseignement dans son lycée.

    Sa pétition recueille déjà 2 100 signatures

    « Avec cette réforme, le droit d'inscription des candidats aux langues rares en Langue vivante A, Langue vivante B ou Langue Vivante C, durant la classe de première, est assorti de conditions draconiennes voire irréalisables », regrette Hoang Mai Nguyen.

    L'élève doit en effet suivre cet enseignement au sein de son établissement scolaire, public ou privé sous contrat, pour pouvoir passer la partie contrôle continu de l'examen.

    Depuis le 9 mai, la pétition a obtenu 1 250 signatures sur change.org, et plus 850 en version papier. Hoang Mai Nguyen a aussi écrit deux fois au ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer.

    Le cambodgien n'est enseigné nulle part !

    « Les candidats d'origine étrangère venant d'arriver en France ou les candidats maîtrisant une langue rare mais n'ayant pas la possibilité de la suivre dans leur établissement ou ne trouvant pas de structure d'enseignement dans leur région, seront pénalisés », illustre l'enseignante.

    A Lognes, en particulier, la communauté asiatique est largement représentée. « Cela ne garantit pas l'équité des candidats au bac, notamment en banlieue et en province. Pour le cambodgien, c'est très ironique, car cet enseignement n'est assuré nulle part, même pas auprès du Centre national d'enseignement à distance », pointe-elle.

    Selon elle, la réforme a aussi supprimé des possibilités de choix de langues rares en LVC, qui passent de 45 à seulement 23. Le laotien ou le roumain sont ainsi évincés.