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Musique

Mort de Tai-Luc, leader du groupe de rock alternatif La Souris Déglinguée

Tai Luc, chanteur de La Souris Déglinguée (LSD) en concert à la Secret Place à Saint-Jean-de-Vedas le 3 décembre 2010

Tai Luc, chanteur de La Souris Déglinguée (LSD) en concert à la Secret Place à Saint-Jean-de-Vedas le 3 décembre 2010 - Griffu - Wikimedia - CC

Tai-Luc, chanteur et guitariste du groupe punk rock La Souris Déglinguée, constitué dans les années 1970, est mort le 1er décembre. Il avait 65 ans.

Taï-Luc, figure du punk français, est mort ce 1er décembre, a annoncé le journaliste rock Philippe Manœuvre sur Facebook.

"Mes amis, affreuse nouvelle: on nous confirme la nouvelle du décès de Thaï Luc, soldat du punk, guitariste chanteur et fondateur de La Souris Déglinguée… Il a rejoint la cité des anges".

Devenu bouquiniste quai de Gesvres en 2018, il s'était opposé au déplacement des stands en perspective des Jeux olympiques. Il avait cependant entrepris de déménager ses livres. Cet effort lui a sans été fatal, car il était gravement asthmatique, comme l'indique le Figaro.

C'est en 1976, que Nguyen Tan Tai-Luc, son nom complet, fonde le groupe de punk rock La Souris Déglinguée (LSD), à 18 ans, alors qu'il fréquente encore le lycée Hoche de Versailles, où il a grandi entre un père vietnamien et une mère française.

Quatorze albums studio et une thèse

"J’achète ma première guitare en 1976, on a tous envie de faire du bruit ensemble", expliquait-il dans une interview.

Influencés par des groupes comme les Londoniens de The Jam ou les Californiens des Dead Kennedys, ils sortent un premier album en 1981, intitulé La Souris Déglinguée. Treize albums studio suivront, ainsi qu'un EP et quatre albums live. Et puis des concerts, qui restent inoubliables pour ceux qui ont pu y assister.

Le dernier album du groupe, Les toits du Palace, remonte à 2014. En 2015, LSD s'était produit à l'Olympia, pour fêter les 35 ans du groupe.

Tout en continuant la musique, Taï-Luc enseignait depuis 1992 la linguistique à l'Inalco (Institut national des langues et civilisations orientales). Il avait également publié plusieurs ouvrages, dont Parlons lü, la langue taï des Douze mille rizières. Il avait consacré à cette langue, une thèse de doctorat soutenue en 2000.

"Punk, skins, psychos, rockab'"

En 2007, il avait publié son premier et seul album solo, intitulé Jukebox.

Sur les réseaux sociaux, les hommages se multiplient depuis la confirmation de sa mort. "Ta musique résonne toujours en nous, bande-son de nos jeunes années, un héritage gravé à jamais", écrit un fan sur Facebook. "Les compos de Taï Luc fédéraient toutes les tribus, punks, skins, pychos, rockab", souligne un autre.

Fanxoa, des Berruriers noirs a dédié à Tai-Luc "une poésie libre pour ce conteur hors pair". "Il reste ta plume, tes mots, tes mélodies/Ton timbre si particulier et précieux", écrit-il.

Le journaliste Laurent Chalumeau, qui comme Philippe Manœuvre suivait le groupe depuis ses débuts, a lui aussi publié un hommage à Taï-Luc, "énigmatique anti-star. Kundun francilien. Porte-parole sans programme. Rebelle serein. (...) Indé, par choix et par malédiction. Alt, par nature et la grâce de Dieu. L’impact de ce groupe sur la vie des gens".

Magali Rangin