Qui est Kamala Harris, l'arme anti-Trump de Joe Biden ?

VIDÉO. Le candidat démocrate a finalement choisi la sénatrice de Californie. Elle devient la première femme noire à figurer sur un « ticket » pour la Maison-Blanche.

De notre correspondante à Washington,

Temps de lecture : 3 min

On l'a qualifiée d'« Obama féminin ». Comme l'ancien président, elle est métisse, télégénique, a passé une partie de son enfance à l'étranger, au Canada, est avocate, bonne en débat et s'est fait élire au Sénat. Comme lui également, elle écrit l'Histoire : Kamala Harris est la première Noire et la première Asiatico-Américaine à devenir la coéquipière d'un candidat à la présidence.

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Ce n'est pas une surprise. Joe Biden avait promis qu'il choisirait une femme. Cette Californienne qui affectionne les tailleurs sombres et les colliers de perles était depuis le début une des favorites. Elle est noire et c'est grâce à la communauté afro-américaine que Joe Biden a remporté les primaires. C'était une amie de Beau, son fils, aujourd'hui décédé. À 55 ans, elle est bien plus jeune que lui, donc prête à prendre la relève en cas de pépin de santé. Et elle a de l'expérience.

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Kamala, ou « Lotus » en sanskrit, a été élevée principalement par sa mère, une Indienne de Chennai venue faire un doctorat en nutrition et endocrinologie à l'université de Berkeley en 1959. C'est là qu'elle rencontre son futur mari, un Jamaïcain qui, lui, vient faire un doctorat d'économie. Tous deux sont très engagés dans la lutte pour les droits civiques qui secoue les campus à cette époque. Ils divorcent quand Kamala et sa sœur sont enfants et les deux sœurs auront peu de contact avec leur père devenu enseignant à Stanford. Leur mère, une spécialiste du cancer, les immerge dans la culture afro-américaine. « Elle savait que pour son pays d'adoption Maya et moi serions vues comme noires et elle était déterminée à faire en sorte que nous devenions des femmes noires fières et bien dans leur peau », écrit la sénatrice dans son autobiographie.

Une pionnière

Kamala choisit de faire ses études à Howard University, la prestigieuse université afro-américaine de Washington. Après la fac de droit, elle décide de devenir procureure, une profession majoritairement blanche. Elle se fait élire en 2004 procureure de San Francisco, puis en 2010 de l'État de Californie. Chaque fois, elle est la première Noire à ce poste.

Elle se présente comme une procureure progressiste. Elle a lancé, par exemple, un des premiers programmes d'aide à la réinsertion sociale des prisonniers. Elle a aussi évité la peine de mort à un homme condamné pour avoir tué un policier. Ce qui lui a valu l'hostilité des syndicats des forces de l'ordre. Mais Harris, derrière des manières chaleureuses et un sourire radieux, défend aussi une approche musclée contre les criminels. « Ce n'est pas être progressiste que d'être indulgent vis-à-vis de la criminalité », dit-elle. Elle n'a pas soutenu un référendum pour changer le système des peines très dur en Californie. Elle s'est opposée aussi à l'abolition de la peine de mort, n'a pas milité en faveur d'une loi qui aurait créé des commissions pour examiner les bavures policières…

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En 2014, elle se marie avec un avocat blanc, Douglas Emhoff, qui a deux enfants d'une précédente union. Il suit des cours de cuisine avant la noce, car sa future épouse est une accro aux fourneaux et un vrai cordon-bleu, raconte-t-il. Deux ans plus tard, Kamala Harris est la deuxième Noire de l'Histoire à être élue au Sénat. Sans attendre la fin de son mandat, elle se lance dans la course aux primaires pour la présidentielle de 2020. Sans succès. Sa campagne n'a jamais décollé. Elle n'a pas vraiment de programme distinctif et a du mal à se définir. Surtout, l'aile gauche du parti n'apprécie pas son passé de procureure en ces temps de manifestations contre les brutalités policières, même si, depuis, la sénatrice milite pour une hausse des salaires des avocats commis d'office, et l'ouverture d'enquêtes sur les bavures policières. La gauche l'accuse aussi d'être trop centriste, une Hillary Clinton qui change de position au gré du vent.

Grâce à Joe Biden, la voici maintenant plus près que jamais du Bureau ovale.

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Commentaires (46)

  • Pache 38

    L’opinion des médias sur cette question m’indiffère. La vôtre itou.
    Or, ce qui indiffère ne peut déplaire.

  • Stresa

    Précision : je ne mets pas en cause la compétence de cette personne que je ne connais pas. Je constate simplement sue les critères de choix pour la vice-présidence si j'en crois l'article ont été avant tout le sexe et la couleur. Je constate également dans la vie professionnelle que maintenant pour un poste de cadre dirigeant il faut systématiquement proposer une femme ou une pesonnne de la" minorité visible. "

  • dojom

    Pour les médias c’était une question d’importance capitale c’est la raison des commentaires ne vous en déplaise !