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“ Dien Bien Phu” de P. Schoendoerffer

- Đỗ Thống — published 08/09/2009 08:25, cập nhật lần cuối 07/10/2010 21:42

 

Cinéma

 

“ Dien Bien Phu”
de P. Schoendoerffer

 

Đỗ Thống

 

Hasards de la programmation ou arrière-pensées politiques, le Viet Nam fait actuellement un retour en force sur les écrans, petits et grands: en l'espace de quelques semaines, l'on aura pu voir trois films dans les salles (“L'Amant”de J.J. Annaud, “Dien Bien Phu” de Schoendoerffer, et bientôt “Indochine” de R. Wargnier), pas moins de 4 documentaires à la télévision (“ Récits d'Indochine” sur TFI, “ La première Guerre”, en deux émissions, sur A2, “La Mémoire et l'Oubli” et “ Vietnam à l’extrême”, sur FR3), sans oublier “Poussières d'Empire” de Lê Lâm sur la 5, et sans compter deux rediffusions américaines sur la chaîne cryptée (“Outrages” et “ Né un 4 juillet” )...

La fêlure Schoendoerffer

Nostalgie coloniale ou réexamen historique, c'est surtout de l'ancienne Indochine française qu’il est question, des langueurs cochinchinoises de “ L'Amant” aux fureurs tonkinoises de “ Dien Bien Phu. On nous pardonnera de ne pas nous passionner outre-mesure pour les émois chinois de Melle Donnadieu (en pince-t-elle pour sa bourse ou ses bourses? Sublime, forcément sublime). Autrement intéressant nous paraît le cas de P. Schoendeorffer, qui depuis bientôt 40 ans, entre “Adieu au Roi” et “ Crabe-tambour”, promène avec la “ 317è section” sa fêlure vietnamienne. Car Schoendoerffer est un “fêlé”: sa jeunesse, sa mémoire, ses rêves de “ Fortune Carrée”, il les a laissés en 1954, là-bas, sur un bout de terre indochinoise où il retourne aujourd'hui comme pour une ultime catharsis. Mais, selon ses propres mots, “sans rancune, ni rage, ni agressivité”. Quarante ans ayant passé et “les morts ayant enterré les morts”, c'est avec une sorte de sérénité – encore que le mot convienne mal aux fureurs de la guerre – que Schoendoerffer a mis en scène “sa” bataille de Dien Bien Phu, la “der de der”, celle qui réglera ses comptes avec sa mémoire. La reconstitution est d'un professionnalisme maniaque: les obus, les bombes, la pluie, la boue, les parachutages... On dirait, retournés en couleur, mais avec la même monotonie répétitive, les films d'archives rediffusés ces temps-ci sur les écrans papillotants de la TV(*). A la limite, on a l'impression que Schoendoerffer nous convie au spectacle d'une bataille sans ennemis: les Viet Minh, bien sûr, sont invisibles (sauf à la fin, quand ils surgissent par milliers pour l'assaut final), mais même du côté français, les chefs, les généraux, les politiciens sont invisibles... Dans la gadoue, la fumée, le sang, c'est la guerre des fantassins, des paras et des capitaines.

Vigny et Valmy

De toute évidence, il s'agit d'un choix délibéré: cette “guerre des capitaines”, c'est celle que Schoendoerffer a connue, loin des états-majors, loin de la métropole, une guerre décousue, sans vue d'ensemble, sans idée claire sur les motivations d'aucun des deux camps. Sans animosité, sans haine, mais sans espérance non plus, avec le sentiment confus d'être “mal utilisé”. L'ennui, c'est qu’à force de maintenir sa caméra “ à hauteur de fantassin” le cinéaste finirait par nous faire croire que sa blessure indochinoise, ce n'était que cela: servitude et grandeur militaires. Pour un peu, Pierre Schoendoerffer, ce serait l'Alfred de Vigny de l’Indochine.

En contrepoint des scènes de bataille, une partie du film se déroule à Hanoi, pour montrer au spectateur l'atmosphère de “l'arrière”. Mais outre qu’elle est complètement ratée (longue, très longue, et bavarde, très bavarde), elle n'explique en rien le contexte politico-historique hors duquel Dien Bien Phu ne serait qu'une bataille de plus perdue par les Français. Schoendoerffer défend son choix: “Ce n'est pas la vision objective d'un historien, mais celle d'un participant. (...). Ce qui compte, c 'est l’émotion”. Voire. Les générations actuelles ne partagent pas obligatoirement les valeurs des “anciens d'Indo” (fraternité des armes et toute cette sorte de choses), et elles sont assez ignorantes de leur passé(**) pour qu’on ne leur balance pas sans précaution telle phrase inadmissible présentant la guerre coloniale comme “l' entreprise la plus désinteressée depuis les Croisades” (citation de De Lattre de Tassigny). Poussé à la limite, le parti-pris de Schoendoerffer (évacuer toute considération politique) se retourne même contre son film. Comment expliquer qu'une garnison abandonnée et condamnée ait résisté avec acharnement pendant près de deux mois? Que jusqu'au bout, des hommes se soient disputés pour aller rejoindre les assiégés? Et en face, comment expliquer un acharnement au moins égal, des sacrifices démesurés? Un protagoniste français compare Dien Bien Phu à Verdun, mais sans la “Voie Sacrée”. Effectivement, la Voie sacrée, elle était de l'autre côté, avec les bicyclettes Peugeot et les boudins de riz. Ignorer le contexte historico-politique, c'est réduire le drame de Dien Bien Phu (***) à une absurdité, ce qu’il n'est pas. Dien Bien Phu est un symbole et Schoendoerffer le sait bien, quand à la fin il nous montre les “Bô Dôi” submergeant le paysage comme pour prendre possession de leur terre. Dien Bien Phu, comme l'a dit quelqu’un, c'est “le Valmy des peuples colonisés”.

 

(*) Il faut déplorer que certains des documents projetés (et provenant des deux camps) soient des images de propagande, de fausses archives. Pour les scènes de bataille, on s'en aperçoit aisément, quand les combattants montant à l'assaut nous sont montrés de face: c'est impossible dans la réalité, car le cinéaste devrait alors se trouver en avant des lignes amies, et tourner le dos aux lignes ennemies!

(**) C’est pourquoi nous avons joint un petit calendrier.

(***) Le plus grand désastre militaire français outre-mer depuis la perte... du Québec: 2.750 tués, 4.500 blessés, 14.000 prisionniers, dont la moitié ne reviendra pas.

 

Petit calendrier

Crée en 1887, l'Union indochinoise française se composait du Viet Nam (Cochinchine, Annam, Tonkin), du Laos et du Cambodge.

Début du 20è siècle: naissance d'une opposition nationaliste vietnamienne.

Mai 1941: création d'une Alliance pour l'Indépendance du Viet Nam, le Viet Minh.

Août 1945: après la reddition japonaise, le Viet Minh proclame la République démocratique du Viet Nam.

Septembre 1945: les troupes françaises reprennent Saïgon.

Septembre 1946: un “modus vivendi” est signé à Fontainebleau.

Décembre 1946: malgré l'accord de Fontainebleau, les troupes françaises reprennent Hanoï. C'est le début de la 1ère guerre d'Indochine.

Novembre 1953: pour contrer le Viet Minh au Laos, le corps expéditionnaire français s'empare de la vallée de Dien Bien Phu et y installa un camp retranché.

13 Mars 1954: premières attaques massives Viet Minh sur Dien Bien Phu.

7 Mai 1954: capitulation française à Dien Bien Phu.

21 Juillet 1954: signature des accords de Genève.

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