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Taiwan miroir de l'Ukraine ?

- Nguyễn Quang — published 13/05/2023 23:45, cập nhật lần cuối 14/05/2023 09:36



TAIWAN MIROIR DE L’UKRAINE ?


Nguyễn Quang



Il semble subsister en France un fonds tenace de gauchisme qui empêche toute discussion rationnelle et factuelle sur la Russie ou la Chine, en dépit de l’existence d’une documentation impressionnante (voir (1) par exemple).

L’histoire de Taiwan remonte vers 30.000 avant J.C, quand les ancêtres des actuels aborigènes s’y installent à partir de – 4.000, en provenance de la baie de Hangzhou et remplacent les anciennes populations du pléistocène. Des archives de la Chine ancienne indiquent que les Hans auraient eu connaissance de l’existence de Taiwan depuis l’époque des Trois Royaumes de  Chine ( – 300), mais cette hypothèse est difficile à valider, du simple fait que les noms donnés aux îles au large de la Chine diffèrent d’une dynastie à l’autre (un premier doute à opposer aux thèses chinoises actuelles sur le statut de Taiwan). Voir aussi plus bas.       

En Europe, l’île est d’abord connue, jusqu’au 20ème siècle, comme Formose (Formosa, « belle »), le nom que lui donnent les marins portugais qui l’ont découverte. Mais Taiwan sera vraiment confrontée à l’Occident seulement au 17ème siècle, quand les Hollandais en colonisent une portion et christianisent une partie de la population aborigène, créant même une écriture pour le siraya (langue aborigène qui était aussi parlée dans la région de Tainan d’où un second  doute sur la thèse chinoise actuelle, voir plus haut).

A la fin du 19ème siècle, la situation évolue en Chine continentale ; mais il n’est pas question de raconter ici les innombrables péripéties de la guerre des Trois Royaumes (même s’il ne s’agirait pas d’une tâche impossible). A propos de Taiwan, disons pour simplifier qu’un général Ming hostile aux Mandchous (la dynastie Qing) chasse les Hollandais de Taiwan. Sous les Qing, l’administration  pratiquait une politique de quarantaine interdisant l’émigration de Chinois du continent vers Taiwan. Sur l’île même, à l’ouest d’une « frontière aborigène » pour éviter la spoliation des terres indigènes, le gouvernement mit en place un système de location des terres aborigènes par les paysans chinois. Encore une contradiction avec la thèse actuelle décrétant que Taiwan est une ancienne colonie chinoise (voir plus haut). Mais les richesses de l’île devaient finir par attirer les convoitises des puissances coloniales habituelles, mais aussi d’une nouvelle-venue, l’empire du Japon.

Prétextant l’absence d’autochtones à l’est de de la « frontière aborigène », le Japon envoya en 1874 une force expéditionnaire qui dut se confronter aux renforts des Qing.

Après la fin de la guerre sino-japonaise (1894-1895), par le traité de Shimonoseki, outre d’importants dommages  de guerre, la Chine cède à perpétuité au Japon la péninsule de Liaodong, l’île de Taïwan et les îles Pescadores (Paracelse). Ce sont ces noms de lieux peut-être peu familiers qu’on va vus ressurgir ces dernières années à cause de l’expansionnisme Chinois à peine dissimulé dans les eaux de ce que les anciens géographes appelaient la Mer de Chine du Sud. La crise taiwanaise actuelle n’en serait qu’une poussée de fièvre. Mais les pêcheurs vietnamiens de la région furent les premiers à en payer les frais.

Il apparaît clairement que la menace actuelle d’annexion militaire de Taiwan par l’Empire du milieu est contrecarrée par la présence des bases américaines et du porte-avions insubmersible que constitue Taiwan.

Sans prétendre jouer aux « wargames », la seule politique pacifique pour endiguer la montée chinoise en puissance et en belligérance nous paraît être de persévérer dans la politique de « cornérisation » (pour parler comme au football) du danger (y compris commercial), c’est-à-dire empêcher l’empire du milieu de poursuivre impunément son irruption dans le Pacifique Sud.

L’effet économique serait immédiat. Dès l’invasion de Taiwan, Pekin ne manquerait pas de mettre la main sur l’industrie électronique de l’île, en particulier le conglomérat TSMC, qui produit 90 % des semi-conducteurs les plus avancés fabriqués dans le monde, et donc alimente dans une proportion similaire les microprocesseurs (puces électroniques) de la planète.

Sur le plan géostratégique, la « décornérisation » de la Chine serait un renversement stratégique qui ouvrirait à Pekin la voie du Pacifique Sud et des innombrables alliés et bases des Etats-Unis dans cette partie du monde. Un enjeu plus important encore, parce que symbolique, serait pour l’Amérique de perdre le leadership du monde démocratique face à un monde autocratique en expansion.

Nombre de « think tanks » parmi les plus influents n’ont pas manqué de rappeler l’analogie entre le Taiwan du 21ème siècle avec Berlin Ouest du 20ème siècle, arguant que « l’existence même de la nation taiwanaise prouve que la démocratie et les valeurs démocratiques peuvent s’épanouir à 200 km à peine de la Chine autocratique », parmi une population dont le puissant voisin nie son existence en tant que nation.

Dans une conférence récemment donnée à l’Institut Hudson, un sénateur américain a pu comparer la situation de Taiwan encerclée par la Chine à celle de Berlin Ouest dans les années 60, noyée dans l’Union Soviétique, où le Président John F. Kennedy, en visite, s’est exclamé en direct, devant la foule « Ich bin ein Berliner » (Je suis un Berlinois). Alors aujourd’hui ou demain, serons-nous des Taiwanais face à la Chine de Xi ?

Une analogie d’autant plus pertinente que dans une région qui a connu de multiples dictatures (y compris celle du « peuple » !), la jeune république de Taiwan est la seule à avoir été gouvernée par un président élu au suffrage universel : successivement du parti démocrate progressiste (PDP) en 2000 et 2004, puis par l’actuelle présidente (2016 et 2020), une continuité qu’on peut voir comme un consensus taiwanais que pourraient envier les démocraties occidentales chevronnées. Or le « Second Grand Timonier », Xi Xjinping lui-même, l’a promis : « Pour 2027, le centenaire de l’Armée Populaire de Libération, le grand « rêve chinois » sera réalisé. La Chine sera l’unique superpuissance de la région ».

L’apocalypse (même nucléaire) dans 4 ans ? Les « wargamers » de tous poils y pensent, qu’ils soient politiciens ou militaires. On peut lire dans le diagnostic suivant du « think tank » taiwanais Défense et Sécurité Nationale : « Les courbes du développement économique et de l’investissement militaire en Chine depuis l’entrée du pays à l’OMC en 1999, et en Allemagne nazie des années 1930, sont très similaires. Le PIB augmente rapidement, les dépenses militaires explosent. A l’échelle allemande, la Chine serait aujourd’hui en 1937. Nous (à Taiwan), faisons tout pour qu’elle s’arrête là ».

Nguyễn Quang

 

Références

(1) Brève histoire de Taiwan (Wikipédia)

(2) Taiwan, nation interdite  (France 5) – 7 mai 2023

(3) Nouvel Observateur du 6 avril 2023 : l’Invasion de Taiwan, le pire cauchemar de l’Amérique

(4) Nouvel Observateur du 6 avril 2023 : Chine/Etats-Unis : la bataille de Taiwan ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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